Chaque fois que l’on demande à une victime de violence sexuelle ce qu’elle portait, cela sous-entend qu’elle était responsable de l’agression et aurait pu l’en empêcher. Le blâme de la victime éloigne la responsabilité de l’agresseur et la met sur les épaules de la victime.

Pour lutter contre le mythe voulant que la victime seule puisse prévenir les agressions sexuelles, une exposition d’art présentant ce que les victimes portaient lors de l’agression a été créée.

L’idée de créer une telle exposition est née quand la Dre Wyandt-Hiebert et Mme Brockman, défenseuses des droits des victimes de violence sexuelle et de violence conjugale, ont assisté à une conférence et ont entendu un poème intitulé « What I Was Wearing » (ce que je portais) par Dre Mary Simmerling pour la première fois. Elles ont été touchées et ont décidé de créer la représentation visuelle du poème.

Les défenseuses ont proposé une exposition artistique de survivants intitulée « What Were You Wearing? » (qu’est-ce que tu portais ?). La première exposition a été présentée à l’Université de l’Arkansas en 2014. Les étudiants de l’université ont participé à l’exposition en partageant une brève description de ce qu’ils portaient lorsqu’ils ont été agressés sexuellement. L’objectif de l’exposition était de montrer aux gens que changer de vêtements ne va pas arrêter la violence sexuelle.

L’idée de cette exposition a fait son chemin. Depuis son inauguration il y a 5 ans, « What Were You Wearing? » a voyagé d’un campus universitaire à l’autre. Le projet a également inspiré d’autres expositions similaires et a suscité une conversation sur le problème du blâme de la victime.

« What Were You Wearing? » (qu’est-ce que tu portais ?) est une exposition créée pour informer les gens que les vêtements ne causent pas d’agression sexuelle

« Une robe d’été. Des mois plus tard, ma mère se tenait devant mon placard et se plaignait du fait que je ne portais plus aucune de mes robes. J’avais six ans. »

« Un t-shirt universitaire et des cargos. C’est marrant; personne ne m’a jamais demandé ça avant. Ils me demandent si je suis gay, si je me suis débattu ou comment j’ai pu me laisser faire, mais je ne m’étais jamais fait poser la question au sujet de mes vêtements. »

« Je portais un short kaki et un débardeur en coton. Il m’a convaincu de revenir chez lui après un rendez-vous pathétique. Un ami m’a dit de garder les vêtements que je portais au cas où je décide de porter plainte. Ils sont toujours dans un sac caché dans mon placard. »

« Un maillot de bain. Nous avions fait du canoë sur la rivière toute la journée. Ça avait été une période vraiment amusante. Puis ils sont entrés dans ma tente alors que j’essayais de changer de vêtements. »

« Mon polo jaune préféré, mais je ne me souviens pas du pantalon que je portais. Je me souviens d’avoir été si confus que je voulais juste quitter la chambre de mon frère pour retourner regarder mes dessins animés. »

« Un t-shirt et un jean. C’est arrivé trois fois, par trois personnes différentes dans ma vie. Chaque fois, je portais un t-shirt et un jean. »

« J’ai raté quelques jours de travail après l’événement. Quand je l’ai dit à ma patronne, elle m’a posé cette question. J’ai répondu : « Un t-shirt et un jean. Qu’est-ce que tu porterais à un match de basket ? » Je suis sortie et je ne suis jamais revenue. »

« (1) Un jean et un t-shirt, à 18 ans. (2) Une robe d’enfant, par le père de ma cousine à 5 ans. (3) Une robe. Je pensais que j’étais en sécurité avec une femme, mais je me suis fait violer par elle aussi. »

« Une chemise en jean, un jean et des Toms. Tout le monde semble si confus quand je leur dis cela. Comme s’ils ne pouvaient pas comprendre ce que je dis ou comprendre ce que je portais. C’est presque drôle. Presque. »

« Je portais un sari. La même chose que je porte presque tous les jours. C’était le vêtement dans lequel je me sentais à l’aise. Cela me rappelait mon chez-moi, ma famille, mon identité. Maintenant, ça me fait penser à lui. »

« La première fois que j’ai porté un jean et un t-shirt bleu. La fois suivante, des années plus tard, je portais un jean et un t-shirt bleu. Je porte du bleu parfois lorsque je donne des coups de pied ou lorsque j’ai besoin de m’affirmer. Même aujourd’hui, je porte du bleu parce qu’ils ne peuvent pas m’enlever la voix, ma couleur préférée ou ma capacité à dire non. Ils m’appartiennent. »

« Je portais un short en jean et un débardeur. Il ne voulait pas me laisser sortir de sa voiture avant d’avoir fini. Dès que je suis rentrée à la maison, j’ai jeté cette chemise à la poubelle. »

« Ma robe de bal. Je ne sais pas si cela nécessite davantage d’explications… »

« Un t-shirt blanc et un short de basket noir. C’était toujours la même tenue. C’était toujours après une partie de la ligue du centre de loisirs. Je lui ai fait confiance. Ma mère lui faisait confiance. »

« Mon uniforme militaire. De plus, j’avais une arme à feu. Cela n’a pas empêché quoi que ce soit. »

« Des shorts kaki et une chemise. Je devais faire une présentation ce jour-là dans mon cours de communication. Ils ont pris mes vêtements à l’hôpital pendant mon examen pour viol. Je ne sais pas ce qui leur est arrivé. »