C’est à nouveau cette période de l’année où des familles indonésiennes commencent à déterrer leurs proches décédés, à les habiller et à leur donner des cigarettes. C’est une tradition de longue date, et à juste titre bien documentée chaque année.

La tribu Toraja, qui vit dans le sud de Sulawesi, déterre ses proches disparus afin de leur faire une beauté. Ils prennent des photos de famille avec eux, les habillent de vêtements neufs et leur donnent une cigarette s’ils en ont une à portée de main.

Il y a environ un million de Torajans en Indonésie, et ils sont fortement concentrés dans le sud de Sulawesi. La plupart d’entre eux croient que l’âme d’un parent décédé reste dans la maison après leur décès. Le rituel s’appelle « Ma’nene » et il s’agit essentiellement d’un moment où les membres de la famille exhument et nettoient les corps de leurs morts.

Contrairement à ce qui se passe dans le monde occidental, où les morts sont pris en charge par des professionnels, et généralement pour une courte durée, les familles torajans sont connues pour garder leurs morts dans la maison pendant des semaines, voire des mois, après leur décès.

Pendant ce temps, ils sont traités comme s’ils n’étaient jamais morts. On leur parle et on leur donne à manger, avant de les enterrer somptueusement plus tard. Cette approche est ancrée dans la croyance que la mort d’une personne n’est qu’une étape de plus dans son voyage à travers l’univers dans son ensemble.

En 2016, une femme torajan a déclaré ce qui suit à National Geographic : « Ma mère est morte soudainement, nous ne sommes donc pas encore prêts à la laisser partir. Je ne peux pas accepter de l’enterrer trop vite. »

Vu sous cet angle, c’est une réaction tout à fait compréhensible au chagrin inévitable de la perte d’un être cher.