Le président brésilien tente activement de dévaster la forêt amazonienne, ont révélé des documents ayant fait l’objet d’une fuite. Les documents montrent les arguments avancés par Jair Bolsonaro selon lesquels une forte présence du gouvernement dans la région amazonienne est importante pour empêcher la réalisation de projets de conservation.

Envisageant de construire des ponts, des autoroutes et une centrale hydroélectrique dans la forêt tropicale, le gouvernement brésilien espère « lutter contre la pression internationale » pour protéger l’Amazonie, selon les informations divulguées.

Comme l’indique The Independent, les plans ont été divulgués sur le site politique openDemocracy et comprennent des diapositives PowerPoint qui auraient été présentées lors d’une réunion tenue en février entre des responsables du gouvernement brésilien et des dirigeants locaux dans l’État de Para, qui abrite le parc national de l’Amazonie.

Au cours de la réunion, les ministres brésiliens ont présenté les projets envisagés pour la région par le gouvernement du président Bolsonaro. Une diapositive faisant partie de la présentation mentionnait la priorité d’occuper stratégiquement la forêt tropicale. « Des projets de développement doivent être mis en oeuvre sur le bassin amazonien pour l’intégrer au reste du territoire national afin de lutter contre la pression internationale en faveur de la mise en oeuvre du projet dit “Triple A”. Pour ce faire, il est nécessaire de construire la centrale hydroélectrique sur la rivière Trombetas, le pont d’Obidos sur l’Amazone et la mise en oeuvre de l’autoroute BR-163 jusqu’à la frontière avec le Suriname. »

Le projet « Triple A » (Andes, Amazonie et Atlantique) est un effort de conservation mené par l’organisation Gaia Amazonas, qui vise à conserver 265 millions de kilomètres carrés de jungle et de « poumons de notre monde ».

Mais maintenant, Bolsonaro, le président d’extrême droite controversé du Brésil, semble saboter cet effort alors que des feux de forêt dévastateurs font rage en Amazonie. Ces incendies causent une perte équivalente à trois terrains de football par minute, selon les dernières données gouvernementales.

La forêt tropicale humide, qui couvre le nord-ouest du Brésil et s’étend en Colombie, au Pérou et dans d’autres pays d’Amérique du Sud, brûle depuis des semaines, plongeant la ville brésilienne de Sao Paulo dans le noir et dévastant l’Amazonie.

Hier, le 22 août, Bolsonaro a déclaré que son gouvernement « n’avait pas les ressources nécessaires » pour éteindre l’incendie, bien que des groupes environnementaux lui attribuent maintenant la responsabilité de la dévastation.

Selon Business Insider, la forêt amazonienne fournit 20 % de l’oxygène au monde. Cependant, si elle continue à brûler, non seulement elle cessera de produire cet oxygène et de préserver la faune, mais elle pourrait également aggraver le changement climatique en déclenchant un « scénario d’apocalypse catastrophique ».

Cela aboutirait finalement à des feuilles sèches qui, tout en étant incapables d’absorber autant de carbone, seraient beaucoup plus inflammables et susceptibles de propager des incendies, ce qui pourrait entraîner le rejet dans l’atmosphère de 140 milliards de tonnes de carbone stockées en Amazonie. En conséquence, les températures mondiales pourraient encore augmenter.