Pasung, le terme indonésien pour contrainte physique, a été banni en 1977, mais est toujours utilisé dans un pays où la maladie mentale est un problème tabou. Préoccupée par la situation critique de ces personnes, la photographe new-yorkaise Andrea Star Reese a passé deux années à enquêter sur les conditions des établissements psychiatriques en Indonésie pour son documentaire Disorder publié en 2013.

« Traverser la porte, c’était plutôt facile, même si les conditions étaient horribles, et elles le sont souvent », a révélé Reese au site Feature Shoot. « Partir, c’est ce qui est difficile et dérangeant. Je continue ce projet parce que les conditions restent critiques, les progrès sont lents et le gouvernement indonésien prête attention à la presse internationale. Les ONG internationales et nationales utilisent mes photographies et mes rapports pour poursuivre leurs efforts. »

malades-mentaux-indonesie-andrea-star-reese-01

Agus chante dans sa cage. Les gardes ne le laissent pas sortir par peur qu’il se sauve, alors sa cage est sa maison permanente.

malades-mentaux-indonesie-andrea-star-reese-08

Saimun vit avec un dispositif de contrainte depuis cinq ans. Il a 40 ans, ne peut pas parler et habite avec son frère qui est aussi handicapé mental. Avec leur mère, ils dépendent entièrement de la charité de leurs voisins.

malades-mentaux-indonesie-andrea-star-reese-09

Les jambes de Seapudin sont restreintes depuis neuf ans. Les muscles se sont atrophiés à cause de leur inutilisation.

malades-mentaux-indonesie-andrea-star-reese-04

Muhammad (gauche) fait un rituel de guérison de masse. Au cours de la journée et la nuit, les patients boivent des boissons d’herbes, prient, vomissent et éventuellement entrent dans un état de transe hypnotique.

malades-mentaux-indonesie-andrea-star-reese-05

Pendant dix ans, Anne était enfermée dans une pièce sans fenêtre, et selon son père, elle ne mangeait pas beaucoup. Elle aimait courir, mais aujourd’hui elle ne peut plus se tenir debout.

malades-mentaux-indonesie-andrea-star-reese-06

Enfermer des patients en cages est devenu une pratique courante.

malades-mentaux-indonesie-andrea-star-reese-07

Le manque de nourriture est une réalité à laquelle les patients se heurtent chaque jour.

malades-mentaux-indonesie-andrea-star-reese-17

L’hôpital psychiatrique Lawang a été reconnu comme le meilleur hôpital psychiatrique en Indonésie. Il est le premier hôpital à reconnaître la nécessité d’un service de gériatrie.

malades-mentaux-indonesie-andrea-star-reese-18

La vie en solitude.

malades-mentaux-indonesie-andrea-star-reese-10

Les patients manquent de nourriture, de vêtements, d’exercice et d’interactions sociales.

malades-mentaux-indonesie-andrea-star-reese-11

Les choses de base comme la nourriture ne sont pas financées, alors les projets plus dispendieux comme l’entretien de l’établissement sont hors de question.

malades-mentaux-indonesie-andrea-star-reese-12

Les vies des patients sont limitées à un espace clos où ils font tout : manger, dormir, se laver.

malades-mentaux-indonesie-andrea-star-reese-13

Certaines familles de patients ont payé pour des thérapies de guérison qui emploient habituellement une approche spirituelle.

malades-mentaux-indonesie-andrea-star-reese-14

Une jeune femme enchaînée au centre Bina Lestari Foundation (gauche).

malades-mentaux-indonesie-andrea-star-reese-15

Un lit est l’un des plus grands luxes qu’un patient peut avoir.

malades-mentaux-indonesie-andrea-star-reese-16

Les interactions sociales sont rares et ne sont pas faites systématiquement.

malades-mentaux-indonesie-andrea-star-reese-02

Les hallucinations d’Evi ont commencé quand elle avait quinze ans. Ses parents ont payé pour le lit de bois et l’approche islamique à son traitement.

malades-mentaux-indonesie-andrea-star-reese-03

Galuh Foundation à Jakarta, en Indonésie, est financé par le gouvernement. L’établissement ne refuse personne, mais le gouvernement fournit seulement de la nourriture pour deux mois aux patients.