Pour certains d’entre nous, regarder des glaçons fondre lentement dans nos boissons lorsqu’il fait 37 °C à l’extérieur est étrangement satisfaisant. Quand j’étais enfant, j’aimais bien sortir un glaçon du congélateur, le déposer dans un verre d’eau tiède et voir comment il se fissurait immédiatement à cause du changement soudain de température. Jamais je n’aurais pensé que cela puisse être reproduit à une échelle plus grandiose. Eh bien, le grand jour est arrivé. Nous pouvons désormais assister à un immense glaçon qui fond dans l’océan !

Un iceberg colossal s’est détaché de la barrière d’Amery en Antarctique le 26 septembre. D28, ou « Loose Tooth » (dent lâche) comme on l’appelle affectueusement, couvre une superficie de 1 582 km2 et pèse environ 315 milliards de tonnes.

Pour mettre cela en perspective, il est plus grand que l’archipel des îles Féroé et à peine plus grand que la ville de Bangkok, en Thaïlande.

La rupture de la glace (également appelée vêlage) est un processus naturel par lequel la banquise perd une partie de ses glaciers, ce qui permet d’équilibrer la quantité de neige accumulée en amont.

Des scientifiques ont prédit que Loose Tooth se détacherait un jour et ont surveillé le progrès au fil des ans. La professeure Helen Fricker de la Scripps Institution of Oceanography, a assuré que cet événement n’était pas le résultat du changement climatique, car les enregistrements satellites montrent un équilibre environnemental sur la barrière d’Amery.

La barrière d’Amery a connu un autre événement majeur similaire dans l’histoire récente. En 1962 – 1963, un énorme morceau de glace de 9 000 km2 (environ 6 fois plus grand que Loose Tooth) s’est brisé et a dérivé dans l’océan.

Le vêlage est un phénomène courant. Selon Environnement Canada, entre 10 000 et 40 000 icebergs de petite à moyenne taille se détachent du Groenland annuellement.