L’ensemble du gouvernement libanais a démissionné suite à l’explosion du port de Beyrouth qui a fait des centaines de morts et des milliers de blessés mardi dernier. Le premier ministre Hassan Diab s’est adressé à la nation à 19h30 heure locale (18h30 heure française ou 12h30 heure québécoise) pour confirmer la démission de tous les ministres.

Lors de son discours, M. Diab a attribué la récente catastrophe à la corruption endémique et a demandé que les responsables soient tenus pour responsables. « La mauvaise odeur est partout », a-t-il déclaré. « Aujourd’hui, nous sommes ici à ce moment précis, à ce tremblement de terre qui a frappé le Liban avec toutes les conséquences sociales, humaines, économiques et nationales. »

« Notre objectif principal, notre but principal, est de faire face à ces conséquences, avec une enquête rapide qui permettra de tenir responsables tous ceux qui ont commis des erreurs. Nous nous adressons maintenant à la population. Emmenez ces personnes devant les tribunaux, nous devons changer. Nous sommes aux côtés de l’ambitieux peuple libanais pour apporter le changement. »

« Nous devons aller de l’avant vers plus de transparence, vers un pays qui respecte son peuple, vers un pays qui vit dans la transparence, vers un pays qui vit avec des politiques égales, mais pour l’instant, nous ne le faisons pas. En ce moment précis, nous devons retourner vers le peuple et lutter avec lui contre la corruption. Nous devons ouvrir la porte au sauvetage national. Nous devons faire partie du peuple. C’est pourquoi j’annonce la démission de ce gouvernement. »

Nassif Hitti était le ministre des Affaires étrangères de la nation jusqu’à sa démission un jour avant l’explosion. S’adressant à la BBC, il a déclaré que l’explosion dévastatrice était un signal d’alarme pour le peuple libanais. « L’explosion de Beyrouth révèle le type de corruption structurelle, de négligence, de manque de responsabilité et d’obligation de rendre des comptes du système libanais », a-t-il déclaré. « Cette tragédie est malheureusement un indicateur de la crise que nous vivons. Nous devons maintenant l’arrêter et recommencer. »

Plus de 200 personnes auraient été tuées par l’explosion, tandis qu’environ 5 000 ont été blessées. L’énorme explosion a été causée par la détonation de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium qui avaient été stockées de manière dangereuse dans le port de Beyrouth pendant six ans.

Le gouvernement libanais était depuis longtemps accusé de corruption et de négligence avant l’explosion, ce qui a suscité de furieuses protestations dans tout le pays. Le pays souffrait déjà d’une grave récession économique qui ne fera que s’aggraver avec l’explosion. La réparation pourrait coûter jusqu’à 12 milliards d’euros (20 milliards de dollars canadiens) selon les estimations des responsables.