Une femme souffrant de phobie alimentaire grave affirme avoir vécu pendant 22 ans en mangeant uniquement de la pizza, de pâtes, de croquettes de poulet et des frites. Elle qualifie les fruits et les légumes de « caca de chien ».

Jade Youngman, de Norwich, en Angleterre, n’est pas simplement une mangeuse capricieuse, elle souffre de néophobie alimentaire.

La jeune femme de 25 ans a tenté à plusieurs reprises de surmonter sa phobie avec l’hypnothérapie et la thérapie cognitivo-comportementale, mais en vain. Elle lutte contre le trouble depuis l’âge de trois ans, quand elle est soudainement devenue dégoûtée par des aliments plus sains.

Expliquant ses difficultés, Jade dit ce qui suit : « Si quelqu’un met une assiette de fruits ou de légumes devant moi, c’est comme si cette personne posait une assiette de caca de chien et disait “Mange ça”. Cela me fera vomir si je le mange. Cela me rendra misérable et me donnera envie de vomir. C’est comme une réaction physique. Si je mets la nourriture dans ma bouche avec ma main gauche, ma main droite va retirer ma main gauche avant qu’elle n’y parvienne. »

Selon Jade, le problème, c’est la texture des aliments et non la saveur. Elle dit qu’elle sait que les fruits et les légumes sont bons pour la santé, mais qu’elle est tout simplement incapable d’en manger, malgré le fait d’avoir essayé à maintes reprises.

La jeune femme de 25 ans s’est sentie obligée de parler quand deux adolescents ont perdu la vue à cause de leurs troubles alimentaires. Harvey Dyer, âgé de 18 ans, est devenu aveugle en octobre 2018 en raison d’un régime quasi exclusif de croustilles et de chocolat.

Plus tôt en septembre, un jeune de Bristol âgé de 17 ans est devenu aveugle et sourd en raison d’une grave carence nutritionnelle. Il ne mangeait que des croustilles, du pain blanc, du jambon transformé et des saucisses.

Jade a ajouté ce qui suit : « Les gens ont utilisé Harvey comme exemple et m’ont dit que je devais changer. Mais je ne peux pas changer ma façon de manger, peu importe ce que je souhaite. Je sais que cela a un impact sur ma santé. Je suis constamment fatiguée et je dors tout le temps. Je trouve la vie très difficile au quotidien et je finis par me fier à la caféine, qui, je le sais aussi, n’est pas bonne pour moi.

« Je rate beaucoup d’occasions familiales, comme les anniversaires. Je déteste devoir demander des aliments spéciaux ou avoir à répondre à des questions à ce sujet. Je m’inquiète de la réaction des gens. C’est plus facile de ne pas sortir. Je sors rarement avec des amies maintenant pour la même raison. Si je sors, ce sera dans des endroits où je peux commander de la nourriture ordinaire, jamais dans un restaurant chic. »

Son trouble s’est manifesté à l’âge de trois ans, mais sa mère dit qu’elle ne sait pas ce qui l’a déclenché. Les problèmes de nourriture peuvent souvent provenir d’incidents traumatiques en enfance, tels que des étouffements ou une réaction allergique grave, mais ce n’était pas le cas pour Jade.

La routine quotidienne de Jade en matière de nourriture est la suivante : elle saute complètement le petit-déjeuner, elle mange une tranche de pizza pour déjeuner, puis mange des croquettes de poulet, des crousilles ou des pâtes pour dîner.

Décrivant les conséquences sur sa santé mentale, Jade a déclaré ce qui suit : « Je souffre d’anxiété et de dépression. J’ai l’impression que les gens me jugent beaucoup. Étant donné que je n’ai pas l’air obèse ou très maigre, ils pensent qu’il est impossible que j’aie un trouble alimentaire. »

« Je me sens impuissante, comme si je ne pouvais rien faire à ce sujet. Cela me rend vraiment malheureuse. Je ferais n’importe quoi pour que quelqu’un me répare. Je veux juste trouver quelqu’un qui pourra m’aider. »