À la lumière des récents événements, le parlement écossais a pris position contre le racisme institutionnalisé et a apporté son soutien au mouvement Black Lives Matter (BLM). Le Parlement écossais a voté l’arrêt de l’exportation de balles en caoutchouc, de gaz lacrymogènes et de matériel antiémeute vers les États-Unis afin de contribuer à maintenir le droit des citoyens à manifester pacifiquement.

Jeudi dernier, la motion a été mise en place avec un soutien écrasant de 52 votes à 0 en faveur du projet de loi ainsi que 11 abstentions. La motion dit que le Parlement « est solidaire du mouvement Black Lives Matter et considère que le gouvernement britannique doit immédiatement suspendre toutes les licences d’exportation de gaz lacrymogènes, de balles en caoutchouc et de matériel antiémeute vers les États-Unis ».

Le Parlement a également saisi l’occasion pour aborder les liens historiques du pays avec la traite des esclaves. Le même amendement demandait également la création d’un musée de l’esclavage en Écosse. Patrick Harvie, co-dirigeant du Parti vert écossais, qui a proposé l’amendement qui a été adopté, a qualifié d’« épouvantables » les brutalités policières qui se produisent aux États-Unis et a déclaré que le mouvement Black Lives Matter est une source d’inspiration pour le monde entier.

« Dans les semaines qui ont suivi le meurtre brutal de George Floyd, le monde a été témoin de l’effroyable brutalité policière raciste et de l’établissement politique systématiquement raciste aux États-Unis qui sous-tend cette inégalité. Le mouvement Black Lives Matter a été une source d’inspiration et il doit être entendu partout dans le monde. Le racisme existe aussi dans ce pays », a-t-il déclaré.

« Je suis ravi que le Parlement écossais ait adopté aujourd’hui un amendement des Verts dans le cadre d’un débat sur la lutte contre le racisme, qui demande la création d’un musée de l’esclavage afin de mettre en lumière le passé sombre de ce pays, ses liens avec l’esclavage et la manière dont l’inégalité de cette histoire se perpétue encore aujourd’hui. »

« Mais notre amendement demandait également l’arrêt immédiat des exportations britanniques de gaz lacrymogènes, de balles en caoutchouc et de matériel antiémeute vers les États-Unis. Ces armes d’oppression sont utilisées par un État raciste et il est inacceptable que nous les exportions et mettions ces armes entre les mains de personnes qui vont brutaliser les communautés marginalisées. Il est important que nous soyons solidaires avec le mouvement Black Lives Matter. »

Selon Insider, depuis 2010, le Royaume-Uni a fourni pour environ 7,53 milliards de dollars de munitions aux États-Unis, dont plus d’un milliard de dollars en armes à feu, 22 millions de dollars en munitions moins létales comme les gaz lacrymogènes et les balles en caoutchouc, et plus de 2,5 millions de dollars en boucliers antiémeutes. Cependant, les critères d’autorisation du Royaume-Uni stipulent que le matériel ne peut être vendu s’il existe un « risque manifeste que les articles soient utilisés à des fins de répression interne ».